Histoire du tourisme

Les Cadors

Les Cadors des débuts de notre développement touristique, des le milieu des années 1970, imposent rapidement l’Ile Maurice comme une destination tropicale incontournable. Faisant rêver, les plages de notre ile et les hôtels mythiques ancrent cette image d’une destination exclusive et prestigieuse, accueillant stars et tètes couronnées et ciblant le haut de gamme. Les pionniers d’alors se nomment Mauritius Hôtels (du groupe Rogers, qui devient plus tard New Mauritius Hôtels et Beachcomber) et IBL. A cette même époque, le Sud Africain Sol Kerzner (Southern Sun) s’associe à IBL et a la famille Dalais pour lancer Sun Resorts.

le morne

Les retombées du boom sucrier permettent a d’autres de se joindre a la partie – Médine (Casela), Union (La Croix du Sud) et Constance (Belle mare Plage), rappelant au passage l’omniprésence des grandes familles franco mauriciennes dans ce secteur qui ne cesse alors de prendre de l’envergure. Dans ce paysage hôtelier qui ne s’écarte pas de la configuration économique traditionnelle locale, le Club Méditerranée fait exception passant à travers la législation protectionniste de l’époque.

Manne financière

En 1975, l’Ile accueille 75000 touristes. En 1985, ils sont le double avec une manne de prés de 850M de Roupies. Les pionniers laissent la place aux investisseurs et aux bâtisseurs. Le demi-million de visiteurs, atteint en 1997, marque les esprits et conforte la place du tourisme comme un solide pilier de l’économie, a une époque ou le textile s’essouffle. D’autres groupes viennent compléter le tableau : Naiade Resorts dopé par les capitaux du Groupe Mon Loisir, Food Allied, Le réunionnais Appavou, même si ce groupe connait ces jours ci une fin peu glorieuse ; et le groupe Accor.

Au niveau de la promotion, c’est la destination elle-même qui est la carte maitresse et il n’est pas nécessaire d’être un Séguéla pour vendre la destination Maurice. Les groupes hôteliers mènent des campagnes ciblées, s’appuyant sur des réseaux convaincus d’agence de voyage et se servant de la réputation construite grâce aux visiteurs satisfaits. La construction d’un plus grand nombre d’hôtels, l’essor du secteur informel de l’hébergement (bungalows, villas et maisons pieds dans l’eau etc.) et des nouveaux acteurs entrainent un taux de croissance à 2 chiffres. L’ile Maurice se tourne alors vers le milieu de gamme car le luxe ne peut soutenir de telles poussées.

Jouer d’autres gammes

La Mauritius Tourism Authority (MTPA) voit le jour, appelée a jouer d’autres gammes sur la nouvelle partition du tourisme. On discute de campagnes de communication, de segmentation et de nouveaux marchés. Il est maintenant vital de bien connaitre et de mieux prévoir, surtout dans un secteur globalisé aux multiples destinations concurrentes. Il faut désormais discuter et négocier avec des tours opérateurs qui promettent du volume, qui demandent des concessions et provoquent de profonds changements sur le positionnement même de la destination.

En 2007, le pays accueille 907000 touristes. C’est l’époque du libéralisme et il n’est pas étonnant de noter que la fin des avantages accordés par l’Europe au sucre et au textile va avoir de grandes influences sur le tourisme. La place d’arme voit s’affronter des occupants de la Plantation House et de l’Assemblée Nationale ; certes sans perte ni fracas, les lobbyistes accommodant les uns les autres. Les projets IRS voient le jour et d’autres groupes hôteliers débarquent et signent des accords de gestion et de franchise (Hilton, Méridien, Starwood, Four Seasons.) Les hôteliers s’attèlent a faire plier l’ancien partenaire des origines, Air Mauritius, pour ouvrir l’espace aérien car certaines nouvelles compagnies s’engagent à faire décoller les chiffres du tourisme. Le développement touristique connait une phase qui mise beaucoup sur la spéculation, a l’image des marche financiers dans se douter des lendemains qui s’annoncent morose pour tous.

Le secteur touristique se heurte à une déconvenue avec une croissance négative de 6.5% en 2009. Les arrivées plafonnent, reculent même. En 2012 et 2013 la France; la Réunion et l’Italie sont en recule. L’Afrique du Sud ; l’Allemagne, la Suisse et l’Inde stagnent. Même si le nombre de touristes connait une hausse de 3% en 2013, les recettes du secteur font grise mine, passant de 44 Milliards en 2012 à 40.5 Milliards en 2013.

Les Groupes hôteliers voient se presser à leurs portes leurs créanciers et des changements brutaux de cap sont programmés. Il faut oublier momentanément le haut de gamme et il est de plus en plus difficile de refuser des tarifs revus à la baisse au tour opérateurs. Certaines compagnies aériennes après le temps des promesses décampent. Et Air Mauritius serre la ceinture pour se maintenir à flot. Alors que de plus en plus de touristes en quête d’authenticité choisissent de séjourner dans des villas magnifiques avec piscines privées au bord des plus beaux lagons de l’Ile Maurice.

Le tourisme mauricien est plus que jamais a la croisée des chemins.