Rodrigues

La douceur de l’île Rodrigues

A six cents kilomètres au Nord-Est de Maurice, se trouve Rodrigues. Partie intégrante de la République de Maurice, la petite île est pourtant très différente de sa grande sœur. Si le déboisement quasi-total de Rodrigues peut, au premier abord, donner une impression de désolation, le vert tendre de ses pâturages et, surtout, l’éclat profond de son immense lagon apporte un apaisement instantané ! Et cette sérénité n’est pas qu’apparente, elle correspond bien à un art de vivre, une manière d’être, qui font de Rodrigues une destination particulière, hors du temps fou de la modernité !

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Rodrigues n’est pourtant pas hors du monde… Et la plus petite des Mascareignes sait très bien s’approprier ce qui lui convient. Mais il y a ici, une philosophie naturelle de la mesure et de la retenue que le visiteur pressé peur prendre pour de la nonchalance ou de la paresse. On ne peut pourtant pas être paresseux, ici. La terre est ingrate et redonne bien peu des efforts qu’on lui consacre. Et la mer, si elle sait se montrer généreuse, peut aussi être implacable. Ce rythme, si particulier, qu’il donne l’impression de vivre sans tension, sans effort, alors même que la vie n’est pas facile, séduit aujourd’hui des visiteurs du monde entier. A l’heure où l’on semble découvrir les ravages irrémédiables causés par l’avidité de l’homme, le lent écoulement du temps rodriguais apparaît comme un remède évident, une vérité retrouvée !

Et voilà que Rodrigues, avec sa lenteur naturelle devient avant-gardiste dans l’écotourisme ! Et voilà qu’elle redécouvre et fait découvrir à ses visiteurs ses plus beaux trésors : des cavernes aux concrétions superbes, des sentiers de randonnée interminables, et sa culture.

Petits fils d’esclaves, les Rodriguais ont hérité de leurs ancêtres, un entrain immédiat pour la musique libératrice, une forme de nostalgie gaie et une cuisine simple. Ce sont autant de trésors que découvrent, émerveillés, les touristes en mal d’authenticité….

Et parce qu’ils ont eu le temps de voir les erreurs à ne pas commettre, les Rodriguais se sont naturellement orientés vers une ouverture touristique maîtrisée. Des gîtes et des auberges plutôt que des villas en location a l’Ile Maurice, des tables d’hôte plutôt que des restaurants classiques. Et la formule séduit. Chaque année, davantage de Réunionnais, Français, Anglais, Italiens, Allemands, mais aussi Indiens, Chinois et… Mauriciens viennent profiter d’un dépaysement total. Et le paradoxe rodriguais, c’est que, d’où qu’ils viennent, ils se ressourcent en puisant dans les racines rodriguaises !